1792 – une berceuse pour des pirates (‘The Pirates’ de S. Storace)

The Pirates 1792 opéra de Stephen Storace frontispice de la partition


L’opéra The Pirates, créé le 21 novembre 1792 par la troupe du théâtre de Drury Lane délocalisée au King’s Theatre, est l’un des opéras les plus ambitieux et les plus italianisants de la production anglaise de Stephen Storace.

Il eut un succès satisfaisant durant la saison 1792-1793, étant donné 23 fois, mais sa popularité diminua par la suite. L’opéra n’eut que 3 représentations la saison suivante, puis 6 en 1794 et deux dernières représentations durant la saison 1795-1796. Sans doute sa complexité en faisait une œuvre moins attrayante pour le public de Drury Lane…

Il n’en est pas moins un jalon important dans l’œuvre de Stephen Storace, lequel eut certainement une influence sur son librettiste James Cobb pour que le texte se calque sur la structure des opere buffe italiens.

Cet opéra se caractérise par l’introduction d’un grand finale à l’italienne. Mais, plus que cette sophistication, c’est l’un des airs chantés par Fabulina, le personnage de soubrette incarnée par Nancy Storace, qui en sera l’un des morceaux favoris du public. 


The Pirates 1792 opéra de Stephen Storace libretto Lullaby


Cet air connaîtra de nombreuses versions imprimées et sera régulièrement chanté par sa créatrice dans diverses occasions. Cette berceuse (Lullaby) est en fait le début du premier finale.



Air de Fabulina, « Peaceful slumb’ring on the ocean »
Bethany Beardslee (soprano)
The Musica Viva Ensemble
dirigé par J. Bolle.
(extrait de An Eighteenth Century Vocal Recital, 33t Monitor, 1966)


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En voici l’intrigue :

L’Espagnole Donna Aurora est arrivée à Naples où elle est supposée épouser Guillermo, un capitaine pirate, neveu de son tuteur Don Gasparo. Son amant Don Altador, sous le déguisement de Gasparo, tente de voir Aurora, mais le véritable tuteur arrive ; depuis l’extérieur du jardin, Altador entend Aurora accepter la main de Guillermo, et la pense infidèle, mais il ignore qu’elle a accepté sous la contrainte, menacée de mort par son tuteur. Fabulina, la camériste d’Aurora, lui explique la situation et lui fixe un rendez-vous pour qu’il enlève sa maîtresse. Le portier Sotillo, ivre, s’endort, mais la tentative d’enlèvement est interrompue par Gasparo et Guillermo. L’intervention de la garde municipale les empêche de se venger sur Altador.

Au second acte, Blazio, le serviteur d’Altador est intercepté alors qu’il allait glisser une lettre d’Altador à Aurora. Gasparo, apprenant qu’Altador est au courant de ses actes de piraterie, décide de s’en débarrasser. Il s’arrange pour qu’Aurora se rende à la foire où Altador la suivra. Des matelots à sa solde, s’emparent d’Altador et Blazio et les emmènent à bord de son vaisseau. Une tempête termine l’acte.

Le troisième acte débute dans les vignobles de l’aubergiste Genarello, près de Naples. Marietta apprend à Fidelia, une ancienne servante d’Aurora, que cette dernière est enfermée dans le château de Gasparo. Le vaisseau où Altador est prisonnier est attaqué par une frégate napolitaine et s’échoue : après la bataille, Altador est libéré, et le capitaine de la frégate lui offre son assistance pour délivrer Aurora. Altador, Fabulina et Fidelia s’introduisent dans le château, déguisés en Savoyards avec une lanterne magique. Ils sont démasqués, et Altador ne peut déclencher le signal de l’attaque à l’intention des Napolitains. Toutefois, Fabulina s’empare d’un pistolet et tire un coup en l’air, ce qui provoque l’attaque du château, la délivrance des amants et l’arrestation des pirates. (d’après The Universal Magazine)


Stephen Storace avait témoigné dans sa jeunesse d’un grand amour pour le dessin et la peinture. Cet intérêt trouvera par la suite une issue inattendue, car l’une des toiles peintes des décors des Pirates aurait été réalisée d’après l’un de ses croquis napolitains… Pourrait-il s’agir du décor reproduit sur le frontispice de la partition imprimée ?


Le synopsis de l’opéra est tiré de la biographie
Nancy Storace, muse de Mozart et de Haydn, par Emmanuelle Pesqué, page 445.

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