2018 – Annonce : 'Las dos muertes de Mozart', roman policier autour de Mozart, Salieri et Nancy Storace


Le 31 juillet 2018, va paraître un roman du journaliste espagnol Máximo Pradera (sous le pseudonyme de Joseph Gelinek - oui, le pianiste et compositeur du XVIIIe siècle…), Las dos muertes de Mozart (Les deux morts de Mozart), chez Plaza & Janés.

Gelinek - Las dos muertes de Mozart


Apparemment, l’intrigue s’entrelace entre le dix-huitième siècle et la période actuelle. Selon Daniel Diz, directeur artistique de l’association des Amis de l’Opéra de Vigo, qui avait organisé une rencontre avec l’auteur, il s’agit d’

Un thriller intéressant, bien écrit et documenté. Mozart est mort le 5 décembre 1791, empoisonné avec de l'acqua tofana. C'était le poison le plus mortel de l'époque et c'est l'une des hypothèses des causes de la mort du compositeur. Le livre débute par une autre mort. Au cours de l'été 2017, un cadavre momifié apparaît en Toscane et la cause de la mort n'est autre que l'empoisonnement à l'acqua tofana. L'œuvre se situe entre ces deux périodes et au milieu se trouve Teresa Salieri, une descendante du compositeur, qui tente de réhabiliter l'image de son ancêtre avant un remake imminent du film 'Amadeus' de Milos Forman. (site Faro de Vigo, 12 juin 2018).

Sur le même site, on ajoute que « Pradera s'est concentré sur les aspects historiques qui montrent que Mozart n'a pas été empoisonné et que Salieri n'avait aucune raison de vouloir le tuer », ce qui est tout à fait conforme à la réalité historique : comme je l’ai souvent dit sur le défunt forum Mozart Ron3, quitte à imaginer un meurtre, c’est le contraire qui serait plus plausible… Ce choix serait également celui du romancier…

Par ailleurs, Máximo Pradera précise que

"Per la ricuperata salute di Ofelia" est une cantate apparue il y a quelques années, composée par Mozart et Salieri. "Ils l'ont écrit pour son amie la soprano Nancy Storace qui avait perdu sa voix en partie à cause de problèmes avec son mari, lequel est l'un des méchants de mon roman, qui l'a battue. C'était un drame pour les deux compositeurs parce que l'avoir ou non était la différence entre la nuit et le jour. C'est pourquoi ils ont écrit cet air pour elle, et ça s'appelle comme ça parce qu'elle allait chanter le rôle d'Ophelia dans le prochain opéra [La Grotta di Trofonio]," dit-il.


"C'est un autre signe que Salieri et Mozart étaient amis. Mais ils étaient rivaux, mais tout comme Lennon et McCartney", a-t-il ajouté. C'est après sa mort que Mozart a finalement battu Salieri parce que sa musique est encore vivante et que son nom figure parmi les plus grands compositeurs de l'histoire. (site Faro de Vigo, 12 juin 2018).

Dans une interview accordée à Publico (16 mai 2018), le romancier explique également, en parlant de la « rivalité » entre Salieri et Mozart, qu’

Ils étaient adversaires, sans doute, mais jamais ennemis. Lorsque la célèbre soprano anglaise Nancy Storace a perdu sa voix et était en convalescence, Salieri et Mozart ont collaboré à une courte cantate intitulée "Pour la santé retrouvée d’Ophélie" en italien. Mais ce n'est pas tout ; Salieri était le professeur d'écriture vocale du fils de Mozart, ce qui aurait été un peu étrange s'il voulait vraiment conspirer contre son père. Sans parler de son travail qui consiste à enseigner la musique à des étudiants qui n'en ont pas les moyens.

Au prix de quelques approximations historiques (non, Mozart n’est l’inventeur, ni de la forme du concerto pour clavier, ni des concerts à souscriptions…), il revient également sur carrières des deux compositeurs, estimant que « Salieri [ayant] obtenu un poste institutionnel à un très jeune âge, [cela] l'a rendu plus conservateur. Je suppose qu'il est arrivé à la conclusion qu'il allait avoir moins de complications sans briser les moules. Mozart, par contre, vivait toujours avec de l'eau autour du cou, il devait prendre des risques parce qu'il était l'aspirant éternel. »

Pour lui, le discrédit dans lequel est entré Salieri est également « un fantasme né à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle à la suite d'une campagne de diffamation orchestrée par les Autrichiens. Salieri était un Vénitien et a été victime d'une tentative de le discréditer par les Autrichiens »…

On peut trouver en ligne une conférence de présentation (en espagnol) du roman.


Joseph Gelinek - Las dos muertes de Mozart


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